Résumé rapide
Un seuil de probabilité trop élevé protège mais assèche le volume ; trop bas, il multiplie les opportunités mais aussi la variance. Voici notre cadre de décision pour choisir le bon seuil par ligue, en tenant compte de la calibration, de la volatilité, et de votre tolérance au risque.
Couverture vs précision : le vrai dilemme
En pratique, vous arbitrerez toujours entre jouer plus de matchs (couverture) et garder un taux de réussite élevé (précision). La bonne réponse n’est pas un chiffre magique : c’est un point d’équilibre dépendant de la ligue, de la saison et de votre profil de risque.
- Seuil haut : moins d’occasions, variance plus faible, mais risque de rater des valeurs.
- Seuil bas : plus d’occasions, variance plus élevée ; nécessite une bankroll disciplinée.
Notre méthode en 5 étapes
1) Partir d’une probabilité calibrée
Sans calibration fiable, un seuil n’a pas de sens. Nous utilisons des tests réguliers (Brier, LogLoss, courbes de fiabilité) par ligue pour garantir qu’un 60 % « vaut » bien ~6/10 sur le long terme.
2) Mesurer la volatilité de la ligue
Certaines compétitions sont structurellement plus imprévisibles (intensité, styles, arbitres, densité du calendrier). Plus la ligue est volatile, plus le seuil de départ doit être prudent.
3) Tracer votre courbe couverture → précision
Sur un historique récent, évaluez comment la précision évolue quand vous déplacez le seuil par pas de 1–2 pts. Cherchez le point de rendement décroissant : au-delà, gagner 1 pt de précision « coûte » trop de volume.
4) Passer par la valeur attendue
Un seuil n’est pas une fin : combinez la probabilité calibrée avec les cotes disponibles pour estimer une valeur attendue. Sans surestimer les écarts, gardez une marge contre l’overround du marché.
5) Finaliser avec la banque de mise
Adaptez la taille de vos mises à la variance du portefeuille (ligues, nombre de matchs, corrélation temporelle). Fractional Kelly avec un plafond journalier simple reste une approche robuste et lisible.
Règles pratiques (simples et efficaces)
- Un seuil par ligue : évitez l’unique seuil global.
- Micro-ajustements : ±1–2 pts, pas plus, et réévaluez sur un mois glissant.
- Limiter les corrélations : diversifiez horaires et compétitions.
- Cap journalier : nombre max de paris ou mise totale max.
- Ne jouez pas contre la calibration : si une tranche est sur-confiance, montez le seuil ou changez de ligue.
Scénarios concrets
Scénario A : ligue régulière
Départ à 60 %. Si la couverture devient trop faible, ajustez à 58–59 % : le flux redevient régulier sans explosion de variance.
Scénario B : ligue volatile
Départ à 63–65 %. Abaissez seulement si la calibration récente de la tranche 60–62 % reste tenue et que votre bankroll peut absorber la variance.
Scénario C : période de drift
Si la calibration dérive (ex. grosse série de surprises), geler les seuils, réduire l’exposition, et laisser le modèle se ré-équilibrer via l’apprentissage continu.
Check-list avant publication de vos seuils
- Calibration OK sur 30 jours glissants ? (pas d’écart majeur sur 55–70 %)
- Volatilité de la ligue réévaluée (période de coupes, enchaînement serré) ?
- Courbe couverture → précision : point d’équilibre identifié ?
- Valeur attendue vs cotes réelles : marge suffisante ?
- Règles de bankroll et plafond journalier fixés ?
Conclusion
Les seuils ne sont pas une vérité immuable : ce sont des curseurs à régler finement. Avec une probabilité calibrée, une lecture de volatilité par ligue et une discipline de bankroll, vous obtenez un cadre simple pour jouer plus intelligemment — pas forcément plus souvent.